Le paysage médiatique burkinabè s’élargit avec le lancement officiel de FILINFO TV, une nouvelle chaîne de télévision qui a ouvert ses portes ce lundi 1er septembre à Ouagadougou. La cérémonie d’inauguration, marquée par une forte mobilisation, n’a laissé personne indifférent.
L’arrivée de ce nouvel acteur suscite un mélange d’enthousiasme et d’interrogations. Pour certains, c’est une bonne nouvelle qui renforce la pluralité de l’information et la liberté d’expression. Pour d’autres, cette multiplication rapide des médias au Burkina Faso soulève des questions sur leur viabilité économique et leur capacité réelle d’influence.
En effet, si la diversité médiatique est souvent perçue comme un gage de démocratie, elle n’est pas sans difficultés. Plusieurs observateurs soulignent que de nombreux médias créés ces dernières années peinent à s’imposer durablement. Certains n’ont qu’une visibilité limitée à leur lancement avant de disparaître ou de fonctionner dans la précarité.
Selon des spécialistes de la communication, le défi majeur réside dans la structuration de véritables groupes de presse, économiquement solides et éditorialement influents, capables de répondre aux enjeux de l’information à l’échelle nationale et internationale. Cette organisation permettrait non seulement de renforcer la compétitivité, mais aussi de mieux résister aux risques de dépendance financière et de perte d’indépendance éditoriale.
Le contexte actuel, marqué par de profondes mutations politiques et sociales dans la région, renforce la nécessité de disposer de médias puissants et crédibles. Ces derniers pourraient contribuer à offrir une meilleure représentation du Burkina Faso et de l’Afrique face aux narratifs parfois jugés biaisés des grands médias internationaux.
Avec l’arrivée de FILINFO TV, les professionnels comme le grand public attendent de voir si ce nouvel entrant parviendra à relever ces défis et à s’imposer comme un acteur majeur du paysage médiatique burkinabè.
Assane BAGAYA / Cosmos Ouaga TV
