Depuis son accession au pouvoir à l’issue du coup d’État de septembre 2022, le Capitaine Ibrahim Traoré impulse une dynamique de transformation nationale ambitieuse. À travers des projets structurants, il place la souveraineté économique, la justice sociale, la culture identitaire et la résilience face aux défis sécuritaires au cœur de son action. Voici une analyse détaillée des principales initiatives et de leurs retombées pour le peuple burkinabè.
1. Valeur ajoutée et souveraineté économique

Une des initiatives phares de Traoré est le lancement, en 2023, de la première raffinerie d’or du Burkina Faso, capable de traiter environ 400 kg d’or par jour, créant ainsi des centaines d’emplois directs et indirects. Parallèlement, la nationalisation des mines de Boungou et Wahgnion via l’opérateur public SOPAMIB a permis de reprendre le contrôle de ressources jusqu’alors aux mains d’investisseurs étrangers .
Par ailleurs, l’ouverture en 2024 d’une usine de traitement des résidus miniers sous l’expertise de l’entreprise Golden Hand SA, permettra de résorber un problème crucial dans le secteur.
Le président a misé sur l’agro-transformation : deux usines de transformation de tomates ont été lancées à Bobo-Dioulasso et Yako, réduisant les pertes post-récolte et diminuant la dépendance aux importations . De même, la filière coton est renforcée par un second site de transformation et un centre national de soutien à l’artisanat du coton .
Valorisation des ressources locales
Un projet notable est celui de la cashew factory à Péni : pour un coût de 6,65 milliards de francs CFA, elle visera à transformer les pommes de cajou en jus, concentré, vin, vinaigre ou éthanol. Ce site générera plus de 1 100 emplois (dont 112 directs) et traitera jusqu’à 5 000 tonnes par an .
La création de la Banque postale du Burkina en 2024, avec un capital de 15 milliards de FCFA, illustre l’ambition de renforcer l’inclusion financière à travers une institution accessible à tous les citoyens .
2. Modernisation de l’agriculture et sécurité alimentaire

Plus de 400 tracteurs, 239 motoculteurs, 710 motopompes et 714 motos agricoles ont été distribués pour stimuler l’agriculture locale, favorisant une hausse des productions céréalières : la tomate est passée de 315 000 à 360 000 tonnes (2022-2024), le millet de 907 000 à 1,1 million de tonnes et le riz de 280 000 à 326 000 tonnes .
L’irrigation bénéficie d’un coup d’accélérateur avec le projet PARIIS-BF qui a remis en état 1 800 hectares, touchant plus de 21 000 bénéficiaires . Au niveau régional, le programme RICOWAS, lancé en 2025, vise à augmenter de 30 % les rendements rizicoles dans les zones les plus vulnérables face aux aléas climatiques .
Dans le cadre d’incubateurs agricoles, des étudiants se sont vu attribuer des terres, semences et équipements pour expérimenter la production. Comme l’explique un jeune agri-entrepreneur : « Vous apprendrez des choses qui vous serviront demain… vous deviendrez peut-être enseignants », soulignait le président à ces apprenants . Ce projet illustre bien la stratégie de formation et renforcement des capacités des nouvelles générations.
3. Infrastructure, énergie et mobilité durable
Dans cesnm secteurs, des projets massifs ont été lancés, comme l’aéroport de Ouagadougou-Donsin, prévu pour 2025 avec une capacité de 1 million de passagers par an . La future ligne de chemin de fer nationale Fil Rail, forte de 70 milliards FCFA, reliera les centres urbains provinciaux et comprend une usine de wagons à Bobo-Dioulasso . Les routes sont aussi réhabilitées, avec des axes majeurs comme Ouagadougou-Djibo .
En matière d’énergie, Traoré a lancé une centrale solaire de 25 MW à Donsin (avec stockage), financée par un prêt chinois de 45,7 M€, et une autre de 30 MW à Nagréongo . À Samendeni, une mini-centrale hydroélectrique complète le panel énergétique .
Le transport urbain évolue avec les bus électriques ITAOUA, fabriqués localement : en 2025, 115 bus (coût total 44,8 milliards CFA) ont été déployés, avec l’objectif d’en acquérir 500, pour améliorer la mobilité scolaire et urbaine .
Plus de 800 pylônes télécoms sont en cours d’installation pour couvrir les « zones blanches », avec pour objectif de déployer 1 000 sites d’ici 2027 et réduire la fracture numérique .
4. Sécurité, défense et gouvernance souveraine

Rapidement après son arrivée, Traoré a restructuré les forces armées en créant des brigades d’intervention rapide, dotées de matériel avancé pour lutter contre le terrorisme et reconquérir des territoires . L’utilisation de drones turcs (Bayraktar TB2, Akinci), acquise via des partenariats turcs et russes, fût une évolution significative de l’armée burkinabè dans la lutte contre le terrorisme.
Le gouvernement a dissous la Commission électorale indépendante pour confier l’organisation des élections au ministère de l’Intérieur, dans un souci affiché de souveraineté et de limitation des influences extérieures .
Traoré a supprimé les attributs coloniaux comme les toges et perruques d’origine française dans le système judiciaire, les remplaçant par le Faso Dan Fani, tissu traditionnel burkinabè, moins coûteux et aux couleurs du pays . Il a également renommé des artères à l’image de Thomas Sankara à la place du général De Gaulle, et promu les langues locales au détriment du français
Des mesures comme la création de la Commission de régulation des dysfonctionnements, des tribunaux coutumiers, des efforts pour réduire les salaires ministériels de 30 % illustrent une volonté d’efficacité, de proximités et de justice sociale .
Le Burkina a rompu les accords militaires avec la France et expulsé les troupes françaises, et a créé l’Alliance des États du Sahel (avec le Mali et le Niger), renforçant les coopérations régionales .
5. Logement social et inclusion
Traoré a lancé, en juillet 2024, un programme de 1 000 logements sociaux destinés aux personnes déplacées internes. Distribués dans plusieurs régions (Centre-Nord, Ouahigouya, Nagréongo, Bobo-Dioulasso), ces foyers sont financés sans prélèvements salariaux, via une réallocation budgétaire intelligente .
6. Impact économique et social global
Les initiatives combinées du Chef de l’Etat burkinabè auront généré une croissance remarquable : le PIB national a progressé d’environ 17,6 % entre 2022 et 2025 (passant de 18,8 à 22,1 milliards de dollars), la pauvreté a légèrement reculé (de 26,9 % à 24,9 %) selon la Banque mondiale – malgré la persistance de défis socio-économiques majeurs .
Conclusion
En à peine deux ans, le Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso a mis en place une stratégie de souveraineté intégrale : valorisation des ressources locales, modernisation des infrastructures, transition énergétique, justice sociale, affirmation culturelle et sécurité robuste.
Ces initiatives structurantes cherchent à inscrire durablement le Burkina Faso sur le chemin d’un développement économe, inclusif et affirmé, tout en répondant aux défis cruciaux que sont l’insécurité, la dépendance économique et les fractures territoriales.
Assane BAGAYA / Cosmos Ouaga